En 1998, une navigation sur Internet permet à Philippe Menhinick de retrouver le bateau de son grand-père, propriétaire de 1948 à 1952. Le bateau est en mauvais état mais Philippe Menhinick décide de le racheter et le ramène à Saint Coulomb pour une restauration complète.
L’annonce sur Internet faisait part de la vente d’un ketch en bois, construction 1934, architecte anglais inconnu et était accompagnée de photos. Une prise de vue de l’arrière révélant le nom Nan retient l’attention de Philippe Menhinick.
Il se rappelle que son grand-père paternel, Georges Henry Menhinick avait eu un voilier de ce nom. Philippe consulte alors le registre du Lloyd’s daté de 1949 qui indique : “Nan, dessiné et construit par William Fife Junior, propriété de Georges Henry Menhinick.”
La coïncidence est étrange et Philippe Menhinick se rend au Cap d’Agde voir le ketch. Il prend des photos et contacte 2 équipiers de son grand-père pour éclaircir les choses. Cela permet à Philippe d’avoir la certitude que ce bateau était bien celui de son grand-père.
Il ne reste plus à Philippe Menhinick qu'à retrouver les plans originels du bateau. Il trouve dans le registre de la Lloyd’s le nom du premier propriétaire, Thomas Burrowes et décide de rechercher d’éventuels descendants.
Grâce à un des descendants de Thomas Burrowes, Philippe récupère dans un petit musée d’Ecosse le plan originel de la construction réalisée par William Fife Junior, celui-là même qui a dessiné, dans son chantier à Fairlie sur la Clyde, en Ecosse, une nouvelle génération de yachts dont l’un des plus connus n’est autre que “Yum”, “Pen Duick” aujourd’hui, le célèbre bateau d’Eric Tabarly.
Avec ces précieux documents, Philippe Menhinick est alors en possession de toutes les directives pour reconstruire Nan à l’identique.
Philippe Menhinick demande un devis au chantier Fairlie Restorations, le chantier anglais spécialisé dans la rénovation des Fife. Le devis des travaux est faramineux.
La seule façon de mener à bien une telle restauration, à un prix supportable, c’est de la faire soi-même avec l’aide de quelques professionnels. Philippe Menhinick décide alors de créer son propre chantier et s’entoure de 3 personnes : un charpentier de marine, un aide charpentier, et un ébéniste. C’est donc dans un hangar loué à un agriculteur de Saint Coulomb que le chantier démarre.
L’ancêtre de “Pen Duick” est dans un sale état. Sa restauration a débuté le 17 Septembre 1999 et il faudra 2 ans à toute l’équipe pour que le bateau soit prêt pour naviguer.
NAN s’est vu offrir les matériaux les plus nobles : pont en pin d’Orégon, espars en spruce, bordés en acajou, … Le carré est d’origine ainsi que les claires-voies et la descente.
Toutes les membrures, véritables côtes du squelette, ont été refaites en chêne tord sec. Chaque pièce a été choisie en tenant compte de la courbure du bateau ; elles ont une largeur unitaire de 70mm et sont doublées. Une membrure sur cinq est en acacia, chauffée à la vapeur d’eau avant d’être cintrée au moment de la pose . Certaines membrures ont été rigidifiées sur le fond par des varangues refaites en acier galvanisé.
Sur ces membrures, par découpage de grumes de 12 mètres, des bordés en acajou de 38 mm d’épaisseur ont été fixés. Le dernier bordé posé fin Novembre 2000 fut un grand moment : la coque était terminé.
Le calfatage est terminé : utilisation de coton pour les oeuvres mortes (au-dessus de la flottaison) et d’étoupe pour les oeuvres vives (au-dessous de la ligne de flottaison), chanvre mélangé avec de l’huile de houille. L’étoupe ne pourrit pas dans l’eau et dure plus longtemps que le coton. En revanche, en l’absence de matière grasse, le coton a une meilleure accroche que l’étoupe.
Ensuite, la coque est rabotée, poncée, et la première couche de peinture, plus enduit, a été faite ; la laque sera passée en Avril-Mai 2001.
Symbole des Plan Fife, le dragon crachant le feu a été sculpté à l’avant et à l’arrière.
Les aménagements intérieurs sont l’objet de tous les soins du maître ébéniste : les panneaux et meubles sont restaurés ou reconstitués avant d’être vernis. C’est la face immergée du bateau.
Des barrots soutiennent le pont, ce sont ces petites poutres qui apparaissent au plafond à l’intérieur, comme sur la photo ci-contre.
Le pont, en contre plaqué marine de 15 mm d’épaisseur, est recouvert de lattes de pin d’Orégon de 22 mm. Ces lattes sont collés et clouées sur le contre plaqué.
La laque a été appliquée sur la coque, il ne reste plus qu’à fixer le lest et les espars (mât, bôme, ...).
NAN a quitté le chantier la première semaine de Juin 2001 pour aller à l’Atelier Bretagne Nord où le lest sera fixé.
Le bateau est maintenant tel qu’il est sorti du chantier de Fairlie en Ecosse en 1896.
Venez l’admirer et profiter de cette chance de naviguer à bord d'un yacht prestigieux de plus de 100 ans.
Tous droits réservés © Cap Créa Web 2010 - 2023 - Mentions légales - Plan du site